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Le VéloSoleX (marque déposée), plus communément appelé Solex, est un cyclomoteur dont le moteur a été créé par la société de mécanique française Solex. Il en a été produit plus de sept millions, sous plusieurs versions, de 1946 à 1988.

VéloSoleX

VéloSolex 1010 de 1957.

Constructeur Solex
Années de production 1946 - 1988
Production totale Sept millions exemplaire(s)
Type Cyclomoteur
Moteur et transmission
Moteur(s) Monocylindre
2-temps refroidi par air
Cylindrée 45 puis 49 cm3
Alimentation Solexine (ou sans plomb 95 + 2 % d'huile de synthèse)
Embrayage Centrifuge
Transmission Par galet
Vitesse maximale 35-40 km/h
Cadre, suspensions et freinage
Frein avant (diamètre) Patins
Frein arrière (diamètre) Patins puis tambour
Poids et dimensions
Roue avant 175/19
Roue arrière 175/19

En tant que cyclomoteur, il pouvait se conduire en France sans permis et dès l'âge de quatorze ans. Légère, rustique et économique, « la bicyclette qui roule toute seule » (selon un slogan des années 1950) a été très populaire chez les lycéens, les étudiants et les ouvriers. C'était en quelque sorte la 2 CV des cyclomoteurs[N 1].


Production


La production historique du VéloSolex a été assurée d'abord avenue de Verdun à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine puis dans (au moins) deux autres usines situées à Asnières-sur-Seine et Mâcon, avant d'être regroupée en 1975 à Saint-Quentin dans l'Aisne après le rachat de la marque par Motobécane[1]. La marque a également produit des bicyclettes au début des années 1970[2].

Une tentative de relance du VéloSolex a eu lieu en Hongrie de 1998 à 2002 (société Impex).

En 2006, la marque Solex et son esthétique vintage ont été reprises pour un cyclomoteur électrique dessiné par Pininfarina et produit en Chine : l'e-Solex.


Modèle avec moteur à galet



Succès


Le VéloSoleX n'est pas le premier engin à moteur sur la roue avant, ni le premier à disposer d'une transmission par galet, notamment chez Le Poulain et Cyclotracteur. Cependant, une grande industrialisation permettant un prix très faible[N 2], une fiabilité satisfaisante, un entretien simple, etc., ont permis une diffusion importante de ses modèles.


Appellation et disposition


Le modèle emblématique de la marque, le S3800, nommé familièrement le « SoleX » et surnommé « la bicyclette qui roule toute seule », est mu par un petit moteur disposé sur la roue avant.


Description


Le bloc-moteur situé au-dessus de la roue contient le réservoir, l'ensemble du système de transmission et d'allumage, ainsi que le phare[N 3]. Le tout peut être accessoirement entouré d'un pare-chocs. Le pot d'échappement descend le long de la roue avant. Il n'y a pas de boîte de vitesses.


Moteur et démarrage


Le petit moteur à deux temps, à vilebrequin en porte-à-faux asymétrique, de 49 cm3 de cylindrée, est placé à l'aide d'un levier au-dessus de la roue avant, qu'il entraîne directement par un « galet »[N 4]. Le démarrage se fait par pédalage ou « à la poussette », en actionnant simultanément la manette de décompression au guidon. Ce type de conception peut provoquer une usure relativement rapide du pneu, ainsi qu'une transmission peu efficace lorsque le pneu est mouillé, voire un démarrage impossible lorsqu'il a gelé la nuit et que le galet n'a pas été nettoyé la veille de ses traces de boue.


Décompression


L'arrêt du moteur se fait par un décompresseur en tirant une manette située au guidon près de la poignée droite. Il n'y a pas d'interrupteur électrique tel qu'une clé de contact. Il n'y a pas non plus de poignée rotative d'accélération mais cette manette de décélération à main droite, couplée à une deuxième manette de blocage et de décompression, reliée aux organes du moteur par une simple tige d'acier.


Freins


Le freinage est assuré par des freins à patins, un petit frein à tambour à l'arrière apparaît à partir de 1964, sur le modèle 3300. La poignée de frein avant est couplée à la commande de décélération du carburateur et de débrayage[N 5]. Le réglage du frein avant se fait aisément, sans outil, par enroulement du câble autour d'une clé à crans[N 6].


Débrayage


La transmission peut être débrayée à l'aide du levier surmonté d'une boule de préhension, le moteur étant basculé en arrière et maintenu par une patte de blocage, de manière à libérer totalement la roue, ce qui permet l'utilisation du véhicule en mode bicyclette. Le cadre est dénué de suspensions. Une petite boîte à outils métallique garnie est logée à l'extrémité arrière sous le porte-bagages.


Chronologie des modèles



Prototypes


Dès les années 1920, la société Goudard et Mennesson proposent des évolutions aux vélomoteurs. Elle dépose ainsi, par exemple, un brevet le 31 décembre 1918 qui « a pour but, principalement, d'établir les cadres des motocyclettes d'une façon plus pratique que jusqu'ici. »[3]

Le premier « prototype du VéloSolex roule dès décembre 1940 »[4],[5].

Le , la Société d'appareils de contrôle et d'équipement des moteurs, filiale du groupe Solex, dépose un brevet apportant des perfectionnements « aux dispositifs de commande des moteurs d'entrainement, avec décompresseur, pour véhicules légers tels que bicyclettes, vélo-moteurs, motocyclettes »[6].


VéloSolex


Le premier VéloSoleX a été vendu en 1946. Depuis cette date, sept millions d'exemplaires ont été vendus en France et à l'étranger, en particulier aux Pays-Bas dont la géographie se distingue par un relief peu accidenté. À noter que les moteurs des VéloSoleX néerlandais étaient de couleur brune et non noire. Des importateurs et des constructeurs sous licence VéloSoleX ont été présents jusque dans cinquante-sept pays.

Les modèles sont les suivants :


Black'n Roll



E-Solex



Galerie



Autres modèles et options


Ainsi, plusieurs modèles ont été adaptés pour le marché néerlandais, italien, américain où l'on peut apercevoir ces engins chez les collectionneurs et même encore dans des pays relevant de l'ancien empire colonial français.


Options


La pièce la plus coûteuse et fragile du moteur du VéloSoleX est le volant magnétique qui se trouve sur la gauche du moteur, ce qui lui donne sa forme cylindrique : un choc provoqué par une chute sur cette partie peut casser net le capot-volant fabriqué en nylon et peut rendre hors d'usage le volant magnétique en aluminium. Aussi, beaucoup de propriétaires de VéloSoleX prennent-ils le pare-chocs en tubes chromés optionnel (présent sur certaines photographies).

Il existe aussi en options un enjoliveur de montant de selle en aluminium, un repose-pied en aluminium, un tablier avant en tôle positionné de chaque côté du cadre protégeant des projections de boue, des réservoirs additionnels, des porte-bidons de Solexine maintenus par un écrou de roue AV, et bien d'autres options trop nombreuses pour être nommées en totalité.

Le condensateur électrique présent dans le volant magnétique est une pièce d'usure fragile qui doit être remplacée plus ou moins fréquemment selon sa qualité de fabrication et son utilisation.


Carburant


En 1947, le fabricant préconisait comme carburant un mélange anti-calamine appelé « Solexine ». Distribué par la société française des pétroles BP, ce mélange d'essence sans plomb pré-dosé à 6 % d'huile (dont l'origine se discute), était vendu en bidon de deux litres, en général. Aujourd'hui, il suffit d'un mélange d'essence sans plomb 98 et de 2 % d'huile de synthèse pour moteurs à deux temps pour que le VéloSoleX fonctionne convenablement.

S'il arrive qu'il y ait un suintement gras au niveau du galet des modèles antérieurs au 3800, cela est dû à l'usure du jeu faible (entre le carter et une bague sur le vilebrequin, anciennement comblé par de la graisse) ou à toute autre raison, et non pas à l'utilisation d'une huile de synthèse actuelle dont rien ne prouve jusqu'à présent qu'elle nuise au moteur.

La consommation modique du VéloSoleX (environ 1,4 l/100 km) sera mise en exergue dans sa publicité avec ce slogan à la fin des années 1960 : « 1 sou le kilomètre ».


Distributeurs de Solexine


Les distributeurs de mélange se trouvaient dans les stations-service BP et la plupart des appareils permettaient de doser, avec une molette, le pourcentage d'huile. Un distributeur de Solexine a existé sur le boulevard Saint-Michel à Paris jusqu'en 2003[8].

Il reste encore en France quelques distributeurs d'essence à pourcentage d'huile réglable où notamment les anciens VéloSolex peuvent s'alimenter ; il s'en trouve un de ce type à Levallois-Perret.


Compétition


Course de Solex pendant le festival Rock'n Solex 2009 à Rennes.
Course de Solex pendant le festival Rock'n Solex 2009 à Rennes.

Chaque année, des compétiteurs sportifs se retrouvent dans les courses de Nouziers, Chaumont, Guilers, etc.[9],[10],[11] Les équipes et les pilotes préparent leur VéloSolex quelquefois durant des mois pour tenter de remporter un trophée.

Lors du festival de musique Rock'n Solex à Rennes, sont organisées depuis 1967 des courses de Solex par catégories : origine (40 km/h), promo, prototype, super-proto (100 km/h), etc., qui rassemblent des milliers d'amateurs et de curieux sur le campus de l'INSA Rennes où différentes épreuves s'enchaînent : endurance (six heures), vitesse, etc.[12].


Postérité


Si de nombreux VéloSolex ont été abandonnés par leurs anciens propriétaires dans les caves ou les déchèteries ces dernières décennies, au profit de véhicules plus modernes, il reste des aficionados isolés ou regroupés au sein de clubs partout en France et même à l'étranger. Ils restaurent et entretiennent leurs engins avec des pièces de rechange et des consommables anciens (NOS) ou fabriqués notamment en Hongrie et en Chine. En outre, on peut trouver des VéloSolex d'antan en vente sur les brocantes mais le plus fréquemment par internet.

Malgré son moteur deux-temps à mélange non séparé, sa transmission par galet, son démarrage à la poussette, son arrêt moteur par décompression, son absence de suspension, son poids moteur affectant la direction, son frein à patins sur la roue avant, son frein à tambour sur la roue arrière plus puissant que celui de l'avant, le VéloSolex demeure une icône culte et intemporelle parmi les deux-roues au même titre que la Trabant 601 l'est aussi parmi la production automobile.


Dans la culture



Éloge de Sternberg


Jacques Sternberg, dans son livre Vivre en survivant : démission, démerde, dérive[13] (illustré par Gourmelin), fait un éloge marqué du VéloSoleX en l'opposant à la moto sur tous les points :


Autre ouvrage


Primo Levi, docteur en chimie et rescapé d'Auschwitz, dans son recueil de nouvelles autobiographiques intitulé Le Système périodique, évoque le VéloSolex dans la nouvelle no 17 ; l'ouvrage est déclaré Meilleur livre scientifique au monde (Best science book ever) par la Royal Institution d'Angleterre en 2006[14].


Arts graphiques



Apparitions à l'écran



Documentaire



Bibliographie



Notes et références



Notes


  1. Position comparable à celle tenue par le BiC, leur exact contemporain, vis-à-vis du stylo à bille, ou de l'Opinel, pour le canif.
  2. 473 Fr en 1960, soit deux fois le prix d'un vélo simple.
  3. Plus proche du lumignon que d'un vrai phare.
  4. Petit cylindre rugueux, entraîné par le moteur et tournant sur le pneu.
  5. À partir de 1959.
  6. Comme sur une guitare ou un violon, mais avec une portion de section hexagonale permettant son blocage.
  7. Un petit curseur vient se glisser contre la came en plastique et tire le câble de gaz.
  8. Ce qui était surtout vrai dans le cas du 1010, et deviendra de plus en plus hypothétique sur les modèles ultérieurs : pneumatiques plus épais et poids croissant de l'engin, associés à un rapport de pédalier faible non muni de roulements à billes (jeu), ne permettent pas d'envisager confortablement plus de deux ou trois kilomètres en pédalage seul.

Références


  1. SoleX'in Site SoleX'in.
  2. Le montage se faisait à Saint-Pierre-des-Corps sur des cadres fabriqués à Sury-le-Comtal par l'Atelier du Haut-Forez, d'après André Vant : « L'industrie du cycle dans la région stéphanoise », Revue de géographie de Lyon, 1974, vol. 49, no 2, p. 161, lire en ligne sur Persée, ministère de l'Éducation nationale et de la Recherche.
  3. Brevet d'invention n° 494.305.
  4. Sylvie et Franck Méneret, Le VéloSolex fête ses 75 ans, La Vie de la Moto, 3 juin 2021, p. 10-14.
  5. Contrairement à ce que déclare Grégory Tréabol, fondateur d'Easybike group, le 24 mars 2021 sur France Info, la Wehrmacht n'est pas le « premier utilisateur du Solex » en la personne d'« un jeune officier ». Sylvie et Franck Méneret écrivent dans La Vie de la Moto du 3 juin 2021 : Le prototype « est mis au point sous le regard bienveillant d'un civil allemand chargé de surveiller l'activité de l'usine. Avec son œil avisé de carburologue de la marque Pierburg, ce commissaire constate bien des fabrications non conformes. Pour aider cet employé du concurrent direct de Solex à mieux fermer les yeux, on lui confie la machine no 521 qu'il utilisera régulièrement dans les rues parisiennes. »
  6. Brevet d'invention no 930.990.
  7. Fiche technique du Solex 3800, sur lesolex.com.
  8. Article du journal Le Monde[réf. incomplète].
  9. « Chaumont 24 Heures Solex », sur Tourisme Champagne-Ardenne.
  10. « 2018 Départ : le circuit », sur Comité des fêtes de Nouziers.
  11. « Le Guilers Motor Show », sur Solex Iroise.
  12. « Courses de solex — 27 et 28 avril 2019 », sur Rock'n solex.
  13. Tchou, École Buissonnière, 1977.
  14. (en) James Randerson, « Levi's memoir beats Darwin to win science book title », sur the Guardian, (consulté le ).
  15. VSX France, « Solex-Motobecane - pièces détachées : objets publicitaires, par René Ravo », sur solex-motobecane.com (consulté le ).
  16. (en) « VeloSolex in New York City from the WSJ », sur dailymotion.com (consulté le ).
  17. « Cannes 2019 : Dans La Belle Époque de Nicolas Bedos, Daniel Auteuil voyage dans le temps par amour », sur Franceinfo, (consulté le ).

Liens externes


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На других языках


[en] VéloSoleX

VéloSoleX is a moped, or motorised bicycle, usually just referred to as 'Solex', which was originally produced by the French manufacturer Solex, based in Courbevoie near Paris, France. The company manufactured centrifugal radiators, carburetors, and micrometers, before branching into assist motors and bicycles. The moped originally created during World War II and mass-produced between 1946 and 1988 came in various iterations, whilst keeping the same concept of a motor with roller resting on the front wheel of a bicycle.
- [fr] VéloSoleX

[it] VéloSoleX

Il Velosolex (conosciuto anche sotto il nome abbreviato di Solex e, nei paesi francofoni, come Vélosolex)[1] è un bicimotore creato dall'azienda meccanica francese Solex. Prodotto originariamente in sei milioni d'esemplari circa[2], in diverse versioni, dal 1946 al 1988, la sua fabbricazione è stata ripresa in Ungheria dal 1993 al 2003[3]. Dal 1997, inoltre, a seguito di una joint-venture sino-francese, una produzione di motori del Velosolex continua in Cina, effettuata dalla Jiangxi Hongdu Moped Company Limited[4][5].

[ru] VéloSoleX

VéloSoleX — производившийся во Франции в 1946-88 и с 2005 года лёгкий мопед (либо, в зависимости от модификации, велосипед с мотором).



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